Thibaut Petit vit une saison historique en Suisse : “Fribourg pourrait jouer la première moitié du tableau en Belgique”
Élu coach de l’année, le Liégeois vise le triplé avec Fribourg cette saison.
- Publié le 12-04-2024 à 16h31
Plus que lors de ses précédentes expériences à la tête d’équipes masculines, c’est surtout dans le basket féminin que Thibaut Petit s’était fait un nom en décrochant ses plus belles lettres de noblesse en tant que coach. Lorsqu’on lui demande d’ailleurs d’évoquer ses plus beaux souvenirs, les premiers qui lui viennent à la bouche sont “les deux Coupes de France gagnées à Bercy avec Arras (2012) et Montpellier (2021). Le doublé avec Braine (2014) dont le premier trophée en Coupe au Palais 12 fait aussi partie des beaux moments.”
Il faut aussi ajouter à cela un titre et deux Coupes en Suisse avec Neuchâtel (de 2007 à 2009) et plusieurs finales, dont une en Eurocup avec Montpellier (2019). Voilà pour le riche volet féminin.
Côté masculin, l’armoire à trophées était encore vide avant qu’il ne signe à Fribourg l’été dernier. Une opportunité que le Liégeois de 44 ans a transformée en saison historique au sein de l’élite suisse. L’Olympic y est devenue la première équipe à finir la saison régulière invaincue à domicile (et une seule défaite en 27 matchs). Tout en gagnant la Coupe de la ligue et la Coupe de Suisse au passage. Il ne manque donc plus que le titre de champion (NdlR : les demi-finales de playoffs débutent ce week-end) pour réaliser le triplé parfait. Tout cela valait bien un titre de coach de l’année à Thibaut Petit. “Mais cela ne m’intéresse pas tellement. Je ne retiens que les trophées collectifs.”
Thibaut, vous réalisez la saison presque parfaite.
”C’est savoureux. J’avais pas mal de pression en arrivant car j’ai succédé à un coach charismatique qui avait gagné beaucoup de titres. Fribourg est un peu comme Ostende en Belgique : chaque année, c’est l’équipe à battre. On m’avait dit qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné mais je n’ai pas vu ça comme ça. C’est la première fois que j’ai l’opportunité de construire une équipe avec un noyau aussi large qualitativement. C’est l’une des plus belles structures dans lesquelles j’ai évolué. Fribourg pourrait jouer la première moitié du tableau en Belgique. On avait d’ailleurs battu Anvers en préparation.”
Dans la plupart des clubs où vous passez, vous parvenez à obtenir de beaux résultats. Quel est votre secret ?
”Rester moi-même. C’est-à-dire avec un management très humain. Je compare mes équipes à une famille. D’autant que je voyage souvent seul à l’étranger, sans mes proches. Me sentir heureux dans la structure où je travaille est donc primordial à mes yeux. J’essaie d’apporter un maximum à mes joueurs et eux m’apportent énormément aussi. On reste soudés dans les bons et moins bons moments. Je me sens vraiment bien ici. J’ai encore un an de contrat mais je pourrais m’installer à plus long terme. La saison prochaine, mon fils va intégrer le centre de formation.”
Le basket féminin est une excellente école sur le plan tactique.
L’alternance entre le basket féminin et masculin n’est pas trop difficile à gérer ?
”Souvent, les gens disent que c’est l’un ou l’autre. Je ne suis pas de cet avis. J’ai envie de démontrer qu’il est possible d’être performant au haut niveau aussi bien côté masculin que féminin. Le management au quotidien est quelque peu différent bien sûr. Le basket féminin est par exemple une excellente école sur le plan tactique car l’impact athlétique est moins prédominant. Le sens tactique est donc plus important. Après cinq années consécutives dans le basket féminin, j’avais à nouveau besoin d’un challenge coté masculin. Cela me force aussi à sortir d’une certaine zone de confort.”
De la Belgique, je n’ai jamais rien reçu et je n’en attends rien.
Avez-vous l’impression de ne pas être reconnu à votre juste valeur en Belgique ?
”De la Belgique, je n’ai jamais rien reçu et je n’en attends rien. Je me suis principalement construit en Suisse où je suis arrivé la première fois en 2006 (NdlR : il s’agit de sa 7e saison en Suisse cette année). C’est mon pays d’adoption. Je ne me sens pas belge dans mon travail.”
Vous étiez candidat pour succéder à Philip Mestdagh chez les Belgian Cats ?
”J’ai eu deux entretiens d’une heure avec la fédération. On m’avait dit qu’on me tiendrait au courant de la décision le mardi suivant. Mais j’attends toujours l’appel. Si une opportunité arrive un jour, j’y serai attentif. Mais on ne gagne pas sa vie avec une équipe nationale. Je fais déjà beaucoup de sacrifices durant la saison en club, donc c’est pas plus mal d’avoir des étés moins chargés.”